La ville de Paris a décidé de repousser la troisième étape de la zone à faibles émissions jusqu’au début 2023. C’est une bonne nouvelle pour tous les automobilistes qui ont une vignette Crit’Air 3 sur leur véhicule. Bon nombre d’entre eux peinent à changer de voiture, ainsi ils auront au moins une année de plus pour trouver un véhicule moins polluant. Cela concerne les véhicules à essence d’avant 2006 ou les véhicules diesel d’avant 2011.
La difficulté de la mise en place
La ville de Paris a déjà fait beaucoup pour limiter la pollution, pourtant elle doit encore attendre une année pour bloquer l’accès aux véhicules polluants de Crit’Air 3. Bonne nouvelle pour les automobilistes concernés, mais mauvaise nouvelle pour le climat. La mise en place de la zone à faibles émissions et le dispositif Crit’Air à Paris, continue de faire débat dans le contexte d’urgence climatique. Entre les difficultés financières pour le renouvellement d’un véhicule et l’impact de la pollution, la décision est compliquée et tout le monde n’est pas satisfait. Tony Renucci, directeur général de l’association Respire considérait que l’annonce était un mauvais signal pour l’environnement.
Les sanctions encourues
L’objectif de la mise en place de la zone à faibles émissions est d’interdire l’accès à certaines zones ou autoroutes aux véhicules les plus polluants. Il existe bel et bien des sanctions pour les automobilistes qui ne respectent pas les mesures. Il s’agit d’une amende de 68 € hors majoration et le véhicule pourrait être immobilisé et mis en fourrière. Pour les véhicules professionnels de poids lourds, l’amende monte à 135 €. Ce sont des sanctions qui peuvent faire réfléchir à deux fois même si aujourd’hui, il n’y a quasiment aucun contrôle. En effet, les mesures sont plus incitatives que restrictives.
La mairie de Paris comme de nombreuses autres villes ne verbalise pas les automobilistes pour l’instant concernant le Crit’Air, le but est de les sensibiliser dans un premier temps. De plus, l’aide de l’État pour un prêt à taux zéro à hauteur de 6000 € est attendu. Ce prêt permettrait aux automobilistes les plus défavorisés de pouvoir tout de même changer de véhicule. C’est pour cela qu’il ne devrait pas y avoir de contrôle avant 2023, où des radars spécifiques pourront être installés dans les agglomérations concernées. Jusque-là, il est impossible de vérifier les vignettes Crit’Air de chaque véhicule, cela incombe aux forces de police municipale de vérifier cette tâche et cela est particulièrement difficile à mettre en place dans de multiples agglomérations.
L’objectif écologique
Bien que le dispositif Crit’Air puisse être contesté, il ne faut pas oublier que l’intérêt est avant tout écologique. Plus de 40 000 personnes mourraient chaque année à cause de la pollution de l’air, selon Tony Renucci. Ainsi, les autorités cherchent à mettre en place un dialogue et ne pas sanctionner immédiatement les automobilistes. La situation de crise écologique n’est pas toujours compatible avec les faibles revenus, pourtant l’urgence est bien réelle. De quoi envisager sérieusement lors de l’achat d’un prochain véhicule à choisir une voiture qui rejette un faible taux d’émissions de gaz à effet de serre.